Portrait d’Aziz Bouzit (FC Échirolles)

Portrait d’Aziz Bouzit (FC Échirolles)

En plus du talent, le football est aussi une question de réussite. Ou de l’histoire souvent vraie d’être au bon endroit au bon moment. Un brin de réussite que n’a pas connu Aziz Bouzit, 21 ans, étudiant en 1ère année de STAPS et footballeur au FC Echirolles (Honneur).

Originaire des Terres Froides, c’est d’abord à la Tour-Saint-Clair, où il a pourtant débuté tard, qu’Aziz Bouzit enfile ses premiers crampons. « J’avais 11 ans! Avant ça, mon père ne pouvait pas m’emmener. C’est d’ailleurs le club qui venait me chercher et me ramener ». Malgré un retard à l’allumage, le milieu de terrain ne tarde pas à se faire remarquer et le gros club du coin, le FC Bourgoin-Jallieu, le recrute à 13 ans pour jouer en 14 ans fédéraux, le plus haut niveau de la catégorie. « J’avais mûri donc je pouvais prendre seul le train pour m’y rendre » se souvient-il. Intéressé, c’est d’ailleurs l’Olympique Lyonnais, partenaire du club  berjallien, qui lui avait conseillé ce club pour garder un œil sur lui. Durant ces années, où il joue notamment en 16 ans Nationaux, l’OL le convie à des stages et entraînements mais alors que les avis divergent sur son niveau, le GF38 passe à l’attaque. « J’avais fait les sélections départementales puis régionales et Daniel Chichilianne (ndlr : recruteur du club grenoblois à l’époque) est venu me récupérer ».
Aucune rancune vis-à-vis du GF38
 Pour passer encore un palier. U17 et U19 Nationaux après le dépôt de bilan du club et quelques passages très éclaires avec le groupe CFA. « J’aurais aimé touché ça de plus près, mais c’est un choix de coach (ndlr : Olivier Saragaglia était alors l’entraîneur). Ceci-dit, je ne regrette rien car j’ai tout fait pour y arriver et je n’ai d’ailleurs de rancune envers personne ». Pour l’anecdote, son seul match en CFA, à Pau, restera un beau souvenir. « Je suis rentré à 15 minutes de la fin alors qu’on perdait 2-0. Trois minutes plus tard, j’étais passeur décisif pour Nassim Akrour et malgré la défaite (2-1), j’avais été entreprenant. A la fin du match, Saragaglia avait d’ailleurs dit dans le vestiaire que j’avais était le meilleur avec simplement 15 minutes de jeu. » Visiblement pas assez pour perdurer dans le groupe, au moins lors des entraînements. Bouzit se contentera alors d’être un des acteurs majeurs de la montée de la réserve entraînée par Tony Improta en Honneur, comme il a sa part de responsabilité dans la redescente l’an dernier. A l’intersaison, toujours pas de signes de la CFA alors que Pierre Dupupet, l’entraîneur du FC Echirolles, lui fait les yeux doux. « J’ai privilégié Echirolles à Bourgoin (CFA2) qui me voulait aussi, par rapport à mes études à Grenoble. Je ne regrette pas mon choix ». Chez les Ecureuils, le Turipinois n’est pas la seule recrue, loin de là. « Savoir que des jeunes joueurs prometteurs comme Marwane Benhmida, Yamin Zebidour ou encore Michael Aillon s’engageaient a compté dans ma décision ». A la trêve, le FCE a terminé en 7e position avec 32 points (contre 37 pour Vaulx-en-Velin, le leader). Rien n’est donc joué pour la montée. « On l’a dans un petit coin de nos têtes, forcément, mais on évite d’en parler pour ne pas prendre la grosse tête. En plus, on est loin du compte. On devrait être dans le top 3 mais comme ce n’est pas le cas, c’est que quelque chose nous a manqué alors pour l’instant, nous ne méritons pas de l’évoquer ».
 
Futur professeur de sports?
 Les responsabilités, Aziz  Bouzit les assume, collectivement comme individuellement : « Je reste compétiteur et souvent insatisfait de ce que je fais. Mon bilan est correct, j’ai marqué et fait des passes décisives mais j’aurais pu être plus tueur devant la cage donc j’espère faire mieux ». Mais, ses desseins les plus importants, en 2016, sont tournés vers la réussite de ses études. « Je suis en 1e année de Masters et je  vais passer, en avril, le concours du CAPEPS pour être prof d’EPS. Depuis cette année, mon travail personnel a triplé alors en y ajoutant les stages au collège Jean-Vilar ou le foot, ça fait beaucoup mais je vais tout faire pour y arriver ». Ensuite, comme son frère aîné Souliman (ex-Chasselay MDA, CFA), Aziz n’exclut pas de franchir un cap. « J’aspire à évoluer plus haut, en CFA2 ou CFA, l’an prochain ou les suivantes et pourquoi pas avec le FCE ». Pour pouvoir prouver à qui en douterait, qu’Aziz Bouzit, en plus d’être un étudiant brillant, fait partie de ces esthétes du ballon rond.

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